Elle se considère comme un sculpteur qui crée des installations et des formes énigmatiques. Les animaux qui constituent son bestiaire – chien, cerf, chevreuil, antilope, lièvre – sont dénués de détails et perdent leurs orifices aussitôt qu’ils sont en volume. Ils n’ont pas d’oreilles, d’yeux et de bouches et restent volontairement dans une forme primaire, tandis que les seuls humains représentés par l’artiste sont décapités. Elle se sert aussi abondamment de paillettes, de fragments de miroir et de l’aluminium comme des leurres, pour créer des basculements de perspectives, donner l’illusion que les objets apparaissent et disparaissent, ou encore pour que le regardeur soit dans l’impossibilité de situer exactement l’oeuvre dans l’espace.
De nombreux artistes revendiquent la polysémie de leurs travaux, entendue comme un mode d’interprétation par couches successives. Myriam Mechita, elle, préfère la polyphonie et donc le mélange des sens pour que la signification se dérobe.
Myriam Mechita débute en 2024 une thèse de doctorat RADIAN : "L’art de chevaucher le tigre, une réflexion sur le statut des artistes plasticiens et plasticiennes. Une triangulation contradictoire ou complémentaire : artiste - institution - capital. Les artistes doivent ils - elles avoir un statut fiscal particulier ?", dirigée par Arnaud Le Marchand et Tania Vladova.
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